Photo Bruno Barlier

La foi du charbonnier

Fusains sur papier

 
 

Broyer du gris

Quand les charbonniers existaient encore, on appelait “foi du charbonnier” une foi sincère vécue par des gens de condition modeste, mais sans chercher à comprendre.

C’est cette foi païenne qui m’habite.

Le charbon, c’est bien sûr le fusain qui n’est rien d’autre que du bois brûlé écrasé sur le blanc du papier. Cette formule dit le fait de s’engager avec conviction dans une tâche difficile et incertaine.

Certains broient du noir, moi je broie du gris.

“ La Foi du Charbonnier “ exprime ma foi dans les vertus de l’art.

 
 

Monotypes

J’ai le sentiment persistant d’une dislocation du monde. Je sens cette désagrégation en moi et autour de moi. L’être du monde est malade. Il aurait perdu la tête.

Le monde se consume dans sa propre énergie. Comme emporté dans une spirale qui s’accélère. Il se dématérialise. Dévorée par sa propre vitesse, sa forme extérieure s’estompe. Le monde sans tête est pris dans sa propre dépression.

“ Ecrire la décollation comme la peindre serait ainsi une méditation sur la dépression et, de ce fait, une renaissance.” Julia Kristeva, “Visions capitales”.